Retour sur les 23HBD 2019

Même si je commence à y être bien rôdé, chaque nouveau marathon BD est une nouvelle expérience. Après une édition 2018 en demi-teinte où je n’ai pas été spécialement satisfait de ma prestation, j’abordais cette 5ème participation sans prise de tête et sans me foutre la pression.

Pas de préparation particulière, si ce n’est une bonne nuit de sommeil la veille et un disque dur bien rempli de films (j’y reviendrai).

Samedi 30 mars à 13 h, le sujet tombe : « équipe de rêve ». C’est large… très large… trop large ! La contrainte est très facile en revanche : placer une citation de film (ou de série) facilement reconnaissable. 

Dans un premier temps, j’étais persuadé de trouver très vite une bonne idée. Rapidement, je me dis que la plupart des participants risquent d’utiliser des personnages de fiction (cinéma, jeu vidéo, mangas…) pour composer leur dream team. Je pars donc d’abord sur une équipe de personnage historiques ou philosophes célèbres, un peu comme dans le sketch du match de foot des philosophes des Monty Pythons. Très vite, je comprends que ça ne fonctionnera pas : c’est très compliqué d’expliquer comment se sont rencontrés les protagonistes, et surtout, mes connaissances sur les personnages historiques que je voulais intégrer sont trop limitées !

Une dream team de compositeurs ? Pourquoi pas… mais quel serait l’enjeu ? Et puis, petit à petit, vient l’idée des fromages et d’un roquefort géant façon Godzilla (honnêtement, je ne sais même plus pourquoi… sûrement parce que j’étais encore en train de débarrasser ma cuisine lors de la première heure). Très vite, je trouve des jeux de mots à la con que j’espère réussir à placer. Pour le scenario, c’est bien plus laborieux, et je n’aboutirai à quelque chose de correct que vers les 16h.

Mes 26 brouillons juste avant d’attaquer la réalisation numérique.

Vers 18h, j’ai bu environ 1 litre de café et terminé le brouillon. Il comporte 26 pages, soit 2 de plus que le minimum exigé. C’est pas du tout dans mes habitudes de faire du zèle (2 pages de plus, c’est pas loin d’une heure de sommeil qui saute !) mais si je condense mon histoire sur 24 pages, je serai obligé de supprimer des jeux de mots qui me font marrer (bien que parfaitement inutiles au récit).

J’attaque les 2 premières pages « au propre », comprenez par là : à la tablette graphique, sous Illustrator, en noir et blanc, ce qui est devenu une habitude et un gage de sérénité puisque c’est la technique avec laquelle je suis le plus à l’aise. Après une loooongue pause repas / couchage des gosses / débarrassage, la phase de production intensive commence. Il est déjà 22h et il me reste 24 pages à dessiner au propre… ouille !

Capture d’écran de la page 2 (l’action devait se passer la nuit… mais j’ai vite abandonné l’idée !)

Dans cette phase, je débranche mon cerveau et laisse bosser ma main (ce qui se sent dans les fautes d’orhographe). Histoire de mettre un peu d’ambiance, j’ai pour habitude, pendant cette phase, de mettre des vidéos en fond. Afin de ne pas perdre du temps à chercher ce que j’allais regarder (ou plutôt écouter) et pour ne pas être trop captivé par la vidéo en question, j’avais choisi une saga de films que je connais bien et que j’avais en stock : X-Men (pour info, l’an dernier c’était Iron Man et Avengers ^^). J’ai donc enchaîné 6 films de la saga sur mon second écran, pendant que je remplissais des cases comme un robot sur le premier !

Comme tous les ans,  je suis passé par plusieurs sentiments lors de cette phase : l’excitation de me lancer sur une nouvelle BD, la frustration de ne peut-être pas pouvoir terminer dans les temps, la stupeur de voir l’horloge passer de 1h59 à 3h00, le découragement total en me disant que je ne finirais pas dans les temps, l’indifférence en me disant que j’allais quand même continuer, peu importe la couleur du lapin, puis plus de sentiments du tout, juste l’enchaînement des dessins, la répétition des gestes, des manipulations, des raccourcis claviers, pour finir par une certaine satisfaction teintée d’épuisement lorsque j’ai enfin tapé le mot « fin ».

À 9h du matin, j’avais uploadé mes pages sur le site, j’avais mon lapin d’or et je n’avais plus beaucoup de temps pour me reposer. Heureusement pour moi, j’étais plutôt en forme tout le long de l’épreuve et n’ai pas trop souffert des effets de la fatigue (contrairement à l’an dernier). J’étais néanmoins satisfait de ma production, conforme à ce que j’avais en tête à la base, fidèle à ce que j’aime faire mais néanmoins largement perfectible.

Par rapport à l’an dernier, je trouve que j’ai mieux réussi à occuper l’espace dans mes cases, et je suis même satisfait de quelques (rares) cadrages. Bon, globalement, je me trouve toujours trop timide à ce niveau avec des cases qui se ressemblent trop souvent, avec juste 2 têtes de personnages qui se parlent. D’ailleurs, mes dialogues sont beaucoup trop présents, le dessin ne sert en grande majorité qu’à illustrer ce qui est dit. Je ne « parle » pas assez uniquement par le dessin, j’ai beaucoup à bosser là-dessus (c’est tellement drôle les blagues uniquement visuelles ^^).

J’étais parti pour donner plus d’ambiance aux dessins en faisant prendre part l’action en pleine nuit, mais dès la première case, j’ai compris que ça allait énormément ralentir mon rythme de production et j’ai donc laissé tomber l’idée. Pour ce genre de défi, il faut aller à l’essentiel, tant pis pour l’ambiance.

Je regrette un peu de ne pas avoir pris 30 mn de plus pour trouver un look plus intéressant à mon personnage principal. Comme je pensais être très à la bourre, j’ai pris un personnage quelconque et j’ai collé ma tronche caricaturée sur le second personnage. Ca aurait mérité d’être un peu plus recherché.

Bref, encore une édition à laquelle j’ai survécu ! Au-dela du plaisir masochiste de s’infliger et de venir à bout d’un tel défi, les 23H de la BD sont un formidable coup de boost créatif et cette année, une occasion pour moi de faire du dessin personnel, chose que j’ai aujourd’hui dû mal à caser dans mon temps libre !

Le lien de ma BD sur le site officiel des 23HBD : https://23hbd.com/participants/2019/jyp/

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Commentaires: 2 commentaires

2 réactions sur “Retour sur les 23HBD 2019”

  1. psychogore dit :

    Franchement, je trouve que t’as assuré sur ce truc : les calembours sont excellents. Par contre, lorsque je lis « placer une citation de film (ou de série) facilement reconnaissable. » je pense à un dialogue, style « Y a pas que de la pomme… y a autre chose… Ce serait pas de la betterave ? »
    Mais là, j’avoue ne pas avoir reconnu de dialogue marquant (j’ai peut-être pas vu les bons films). Du coup je me demandait si la « citation » n’était pas le fait de parodier une série ou un concept ici…

    « D’ailleurs, mes dialogues sont beaucoup trop présents, le dessin ne sert en grande majorité qu’à illustrer ce qui est dit. Je ne « parle » pas assez uniquement par le dessin, j’ai beaucoup à bosser là-dessus » => t’inquiete pas, tu es loin de Bake et Mortimer ! ;p

    • JYP dit :

      Merci Psycho (et désolé pour la réponse tardive, j’ai un peu délaissé mon blog ces derniers temps ^^) ! Pour la citation, c’est la tortue qui dit « je connais le Kung-Fu » en référence à Matrix. On peut même prendre en compte le « c’est pas faux » (même si c’était pas volontaire au début).

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