Mortal Kombat (Arcade)

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Pour célébrer l’arrivée du 10ème opus de la saga Mortal Kombat, j’ai décidé de revenir sur le tout premier épisode, dans sa superbe version arcade.

 

L’Arkade sinon rien !

Petite précision en guise de préambule : si, comme moi, vous avez connu Mortal Kombat 1 étant gamin, il y a fort à parier que c’était sur les consoles de l’époque tant le titre a fait un carton aux US et en Europe. Et bien sachez que toutes ces adaptations consoles sont bidon ! La version Super Nintendo, malgré un rendu assez proche de l’arcade, était amputé de tout ce qui faisait le sel de ce jeu : le gore ! Chez Sega, on pouvait facilement débloquer la version non censurée mais la Megadrive affichait des graphisme moches et ternes, accompagnés d’une ambiance sonore triste et minimaliste. Quand aux 8 bit de l’époque, c’était un réel plaisir d’y retrouver ce titre phare (aaaah MK sur Game Gear !) mais il faut bien avouer que les machines n’étaient pas à la hauteur des exigences du jeu original. Bon ok, je suis un peu dur avec les versions consoles et il m’arrive moi-même souvent de relancer un MK sur les 16 bit de l’époque, mais je vous invite sincèrement à essayer la version arcade, plus belle, plus impressionnante, plus jouable, plus gore, plus tout ! Et on va voir ça en détails.

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Kontre-attaque

En 1991, Street Fighter II déboule dans les salles d’arcade et redéfinit complètement le versus fighting en plaçant la barre très très haut à tous points de vue. Beaucoup d’éditeurs tenteront de détrôner le titre de Cacpcom, soit en le copiant, soit en proposant leur propre vision du genre ; Mortal Kombat est de ceux-ci. Personnellement, je n’oublierai jamais ma première rencontre avec Mortal Kombat en arcade, tout était fait pour impressionner le joueur : de la magnifique borne d’arcade arborant un Johnny Cage aux yeux exorbités au jeu lui même, à l’impact visuel et sonore si fort, si violent… Le tout donnait une ambiance à la fois malsaine et attirante à ce titre clairement à part. Mortal Kombat m’a donné des frissons avant même d’y jouer, j’avais 12 ans, nous étions en 1992 et j’étais à la fois terrifié et fasciné par ce qui allait devenir un de mes jeux cultes !

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Klaque visuelle

7 personnages jouables, du combat un contre un, deux ou trois coups spéciaux par combattant, des barres de vie, deux boss… dans le fond, on est bien dans le jeu de combat classique des années 90 inspiré par Street Fighter II. En revanche, ce qui frappe aux yeux dès les premières secondes, c’est bel et bien la forme : alors qu’une très grande majorité de jeux à cette époque affichent des sprites dessinées en pixel art, dans un style souvent proche du manga ou de la BD, Mortal Kombat propose un visuel quasi photoréaliste, dont chaque personnage et décor a été préalablement numérisé. Le résultat est réellement surprenant pour l’époque, et bien plus crédible que d’autres essais dans le genre (je pense surtout à Pit Fighters). Même si quelques défauts sont visibles (des « taches » vidéo sur la tenue de Raiden ou l’intégration un peu loupée de certains effets dessinés), le rendu global est très convaincant et donne une identité visuelle unique au jeu. Dommage que l’animation ne soit pas toujours à la hauteur de cette volonté de réalisme avec beaucoup de mouvements très raides et des animations pas toujours assez décomposées, en particulier sur Goro qui a du mal à cacher qu’il n’est qu’une marionnette articulée.

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Koup de boule sonore

Ces graphismes novateurs et accrochants sont épaulés par une ambiance sonore tout aussi atypique : dès l’insertion d’une pièce dans la borne, un énorme bruit de gong se fait entendre, sitôt accompagné d’une musique inquiétante à base de percussions, bien plus proche d’un sacrifice Vaudou que d’un match de catch. Afin de parfaire cette atmosphère de film d’horreur, une voix d’outre-tombe ponctuera régulièrement vos matchs par des rires glaçants, des petits commentaires (« excellent ! ») et, plus classiquement, le début du match et le nom du vainqueur. Ajoutez à cela les cris des combattants lorsqu’ils lancent leurs attaques ou encaissent des coups ainsi que des bruitages bien punchy et vous obtiendrez une ambiance sonore au top, très vivante, qui contribuera à l’aspect défouloir et jouissif du jeu. Avec le recul, même le côté crachottant et saturé des digits contribue à l’ambiance unique du titre ! Là encore, il est dommage de constater que ce travail sonore sera très mal adapté sur consoles, en particulier sur Megadrive.

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Kontrôles

C’est bien joli tout ça, mais on parle d’un jeu de baston, et un an après Street Fighter on attend au moins aussi bien et, malheureusement, c’est là que le titre de chez Midway montre ses faiblesses. Concrètement, nous avons 5 boutons : 2 poings, 2 pieds et… un bouton de garde ! Même si ça choque un peu moins depuis l’arrivée de titres comme SoulCalibur, c’était assez novateur et déroutant pour l’époque de devoir presser un bouton pour se protéger alors qu’il suffit, presque intuitivement, de se reculer dans tout autre jeu du genre. La pertinence de ce mode de garde peut être discutée, mais force est de constater qu’elle a toujours été maintenue au fil de la saga et fait partie intégrante du gameplay, il suffit juste de s’y habituer. Contrairement à SFII ou autres, nous n’avons pas différentes puissances de frappe et de vitesse selon les boutons mais juste une hauteur de coup différente. Nous avons donc : coup de poing haut, coupe de poing bas, coup de pied haut, coup de pied bas. Quelques combinaisons simples (1 direction + 1 bouton comme BAS+HP) permettent des mouvements très utiles comme la balayette, le coup de pied retourné ou le célèbre uppercut, ravageur dans ce premier opus ! Néanmoins, ce système montre vite ses limite, se révèle assez décevant et offre beaucoup moins de stratégie et de richesse de gameplay que celui mis au point par Capcom. Pire encore, on se rend vite compte que tous les personnages, sans exception, ont exactement les mêmes coups de base ! Même puissance, même vitesse, même allonge… les personnages ne se distinguent que par leurs coups spéciaux. Ces derniers, au nombre de 2 ou 3 seulement par combattant, se réalisent avec des mouvements bien plus rigides et stricts que les célèbres quarts de cercles de SF (genre arrière,arrière+LP ou bas+Block). Nous avons donc à la base 7 combattants jouables, ce qui peut paraître peu aujourd’hui, mais se situe dans la moyenne pour l’époque (Fatal Fury n’en proposait que 3 et Street Fighter II 8) mais au final 7 clônes qui ne se démarquerons que par leurs coups spéciaux et leur aspect graphique. Ce défaut est accentué par l’énorme avantage des coups spéciaux de Sub-Zero et de Scorpion qui permettent de paralyser l’adversaire, ce qui conduira inévitablement la plupart des joueurs à n’utiliser que les 2 ninjas. Pour caricaturer un peu, il vous faudra moins de temps pour bien maîtriser les 7 personnages de Mortal Kombat que pour connaître un seul personnage de Street Fighter, c’est là le gros défaut du jeu.

Pour ce qui est du challenge : avant chaque nouveau round, une sorte de tour vous montre vos prochains adversaires et l’ascension symbolise votre progression. Cette dernière est toujours la même : affronter tous les autres personnage, affronter son double, faire 3 matchs d' »endurance » (2 adversaires à vaincre avec une seule barre de vie), affronter Goro, le premier boss puis Shang Tsung, le boss final. Tous les 3 matchs, un niveau bonus vous donnera l’occasion de tester votre force en défonçant un matériau de plus en plus solide (bois, pierre, fer, diamant…). Pour y arriver, il suffit de faire monter une barre en martelant tous les boutons de coups et de valider avec BLOCK quand la limite est atteinte. Simple et bourrin comme dans un jeu made in US, mais assez sympa et défoulant. En ce qui concerne les combats contre le CPU, ce dernier est aussi redoutable que stupide et l’on trouvera vite des techniques lâches et répétitives qui s’avéreront efficaces pour finir le jeu sans trop de difficulté… mais sans trop de gloire non plus. Heureusement, le challenge s’avère plus intéressant en versus où l’on pourra un peu s’amuser une fois tous les bugs connus et toutes les possibilités de parades découvertes par les deux joueurs. L’expérience s’avère néanmoins moins intéressante que chez Capcom ou SNK et l’on a vite l’impression de tourner en rond, un sentiment dû aux défauts de gameplay que nous venons de voir.

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Krade

J’en vois au fond qui veulent quitter la salle parce que je n’ai pas encore abordé LA chose pour laquelle Mortal Kombat a fait parlé de lui. Pas de panique j’y viens ! Comme vous le savez tous, si vous ne venez pas d’une autre planète, Mortal Kombat a principalement basé sa réputation sur le gore ! En effet, c’est le premier jeu populaire où l’on voyait tant de gerbes d’hémoglobine et où l’on avait l’opportunité de mettre à mort de façon violente son adversaire en fin de round. Je ne rentrerai pas dans le débat de la violence graphique dans les jeux vidéo, vous avez certainement déjà votre propre opinion avant même de lire cet article et mon but n’est pas d’essayer de défendre ou de condamner Mortal Kombat, juste de donner mon opinion. Toujours est-il que ce déchaînement de violence via notre joystick est plus qu’un plaisir coupable : au même titre qu’un bon film d’horreur de série Z et cela contribue clairement au fun procuré par le jeu ! À la fin de chaque match, le vainqueur peut, via une combinaison de touche plus ou moins simple, achever son adversaire après la célèbre mention « Finish Him ». Dans ce premier épisode, chaque personnage ne dispose que d’une fatality mais ces dernières sont assez fun et variées pour que le joueur cherche à savoir comment la réaliser. Réussir une fatality est toujours un moment grisant et gratifiant qui motivera à lui seul l’intérêt porté au jeu par bon nombre de joueurs et deviendra LE truc à connaître dans le jeu et dans ses suites pour se la péter en versus ! Les exécutions sont plutôt bien réalisées même si elles sont globalement improbables et on éclate souvent de rire en les découvrant. Bref, entre les bourre-pif qui font jaillir des fontaines de sang et les fatalities et leur lot de décapitations ou crémations, on se prend vite au jeu et on oublie un peu la pauvreté du gameplay.

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Konklusion

Malgré tous ses défauts de gameplays et de nombreux bugs de jeunesse, Mortal Kombat prend, dès ce premier opus, une très bonne place dans l’immense liste des alternatives à Street Fighter. Sans jamais réussir à faire de l’ombre à son modèle, principalement à cause d’un gameplay très limité, Mortal Kombat séduit tout de même par son ambiance absolument unique, à la fois sombre, punchy et incroyablement violente. Jouant sur le politiquement incorrect, Mortal Kombat nous attire vers lui avec son côté gore, puis nous captive par un réel plaisir de jeu, et une réalisation soignée, propres aux grands titres de l’arcade.

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La note du Gros JYP : 4etoiles

 

 

Inkontournable !

Mortal Kombat n’est pas qu’une simple riposte à Street Fighter, c’est un jeu de combat qui a su se créer une identité propre et originale assez forte pour perdurer dans le temps. Dommage que ce tout premier épisode mise tout sur la forme au détriment du fond.

 

Ma vidéo de Gameplay sur 1 credit :

 

Lire le test de Mortal Kombat II >>

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