48 heures chrono

Poussée au cul par notre membre fondateur Juju, l’association Chimère Productions dont je suis l’heureux président a participé au prestigieux « The 48 hour film project » ces 17, 18 et 19 octobre derniers. Ce concours qui a lieu dans plus de 60 grandes ville à travers le monde a comme concept de mettre en compétition des courts métrages de 5 à 7 minutes réalisés en moins de 48 heures.
Le tournageEn temps normal, les participants de « The 48 hour film project » tournent leur film dans la ville accueillant l’évènement (dans notre cas : Paris). Juju n’ayant peur d’aucuns défis, il décide de participer au concours en tournant son film à 450 km du lieu d’où sont émis les sujets et où seront remises les vidéos. Direction les Vosges pour ses sapins, ses chemins vicinaux, ses villes mortes dès 21H et son association de merveilleux vidéastes amateurs : Chimère Prod. Commence alors un week-end aussi enrichissant qu’épuisant où les membres de Chimère, Juju et ses amis travailleront main dans la main à la réalisation du court métrage le moins mauvais possible fait en 48H.

L’aventure commence dès ma sortie du taf le vendredi vers 16h quand je retrouve Juju à Saint-Dié d’où nous partons ensemble vers notre QG du week-end : le 27 rue de la Haute Pierre à Moyenmoutier. Le soir vers 19H, nous recevons un SMS de la copine de Juju qui était restée à Paris pour piocher le genre du film que nous allions réaliser : « Horreur ». Quelques minutes plus tard, alors que nous travaillions déjà le scénario, un second SMS nous informe des 3 contraintes : Personnage imposé : un pilote de ligne répondant au nom de Thierry Bautheac, objet à voir dans le film : un bonnet de bain, réplique obligatoire : « C’est la crise ». On se donne 2 heures pour bosser le scénario. A la fin du temps que nous nous sommes imposés, nous avons un scénario bancal entre les mains nous décidons tout de même de tourner dans la crainte d’avoir déjà perdu trop de temps (monumentale erreur). Pour faire simple sur l’histoire choisie : un groupe de pompiers se retrouve coincé dans une boucle temporelle. Ils deviennent spectateurs et acteurs de leur propre mort en s’entretuant. Entre-temps nous avons été rejoins par Debeuzer, Barth, Igor, Anne, Christophe le chef op et plus tard dans la soirée par Hélène et Joëlle, les deux actrices du film.

Les premières prises de vues seront longues à venir, il faut nous lancer et, comme un moteur diesel, nous mettons pas mal de temps à chauffer. Mais au final ce temps de préparation aura été bénéfique pour la qualité des plans de cette soirée. Un bilan plutôt positif de cette première nuit puisque l’on a réussi à faire ressembler une vieille cuisine à une infirmerie et que nous avons déniché des vrais pulls de pompiers. Il est 6H00, l’équipe va prendre quelques heures de repos, sauf Juju qui écrit le découpage technique du film.

Samedi, 9h00 : on attaque la scène de la salle de bain avec la tronche dans le cul et quelques croissants. Juju est tellement crevé qu’il a paumé la feuille de son découpage technique. Dommage. Les plans sont bons, les effets de plateau marchent plutôt pas mal, la séquence est dans la boîte, je peux foncer vers le PC et commencer à monter ce qu’on a filmé pour l’envoyer au compositeur. De façon quasi synchronisée, le reste de l’équipe arrive au QG : Julien (cadreur) et sa copine, Mike (cadreur aussi mais comédien pour l’occasion) et notre Vagari préféré. Afin de satisfaire les souhaits du compositeurs, Juju décide de tourner la scène du pot de départ dans le garage. Il est midi et il reste toutes les scènes d’extérieur à réaliser avant la nuit : le timing est serré. Les prises de vues du pot de départ auront été longues et éprouvantes. L’équipe a faim et s’accorde une pause bien méritée. La dernière bouchée de Micro One avalée (on reconnaît Igor à l’intendance), la majeure partie de l’équipe s’envole vers la forêt avec la Kangoo d’Anne (affublée d’un gyrophare pour la circonstance). Il est presque 16H et ça commence à sentir mauvais pour l’éclairage naturel.

Je suis resté au QG avec Arnaud pour le montage de la séquence du pot de départ. Une fois ma tâche accomplie, je m’offre 2 heures de sommeil à l’étage. J’entends du bruit en bas, je descend et je remarque que tout le monde est rentré et n’attend plus que moi pour voir les rushes de ce qui vient d’être mis en boîte. Un simple coup d’œil vers la fenêtre m’indique que, de toute évidence, le soleil s’est couché trop tôt. Le dérushage confirme nos inquiétudes mais au final, un seul plan sera réellement irrécupérable à l’étalonnage sur toute la séquence en extérieur. Après un court moment d’abattement, l’équipe de tournage menée par Juju repart de plus belle pour filmer toutes les scènes manquantes. Pendant ce temps, je monte les plans de forêt et je file chez moi pour choper une connexion Internet et ainsi envoyer la suite du montage au compositeur et à l’ingénieur du son (merci à Barth qui m’a prêté généreusement son cabriolet).

Les toutes dernières scènes sont dures à tourner. Tout le monde est claqué et affamé : on force Christophe a changer 3 fois ses éclairages, Juju laisse passer quelques faux raccords et coupe même certains plans par mégarde. Nous sommes obligés de réveiller Debeuzer pour retourner le plan final (ce qui explique sa toute petite voix à la fin du film). Tout les plans sont dans la boîte, Juju reste avec moi pour attaquer le montage vidéo final pendant que les autres vont se coucher les uns après les autres (à part Vagari qui aime bien être le dernier couché ^^). Vers 5H du matin, Juju m’accompagne jusque chez moi pour un dernier envoi du film via Internet. L’avenir du film est désormais entre les mains du compositeur et de l’ingénieur du son. Nous rentrons au QG pour quelques heures d’un sommeil plus que bienvenues (sans avoir oublié de se raconter un tas de conneries avant de s’endormir).

Dimanche matin. Je me lève avec une grosse patate et file directement chez moi où, d’après Juju, m’attend, sur mon serveur FTP, la BO du film ainsi que le fond sonore. Un petit crochet par la boulangerie et on finalise le montage (synchro musique + son, générique et derniers ajustements). Les collaborateurs du week-end quittent progressivement les lieux pendant que les autres membres de Chimère rangent le bordel dans le QG. Ca y est le film est officiellement terminé et les deux masters devant être rendus à Paris sont copiés. On pousse Juju dehors assez violemment pour ne pas qu’il loupe le train qui l’emmènera à Paris. Le timing est bon, on a une bonne marge de temps. Je range mon PC de montage, j’abandonne Debeuzer et Barth qui finissent le nettoyage du QG, je rentre chez moi et j’enchaîne directement avec l’encodage du film pour la diffusion sur le site de Chimère. Vers 19H, coup de fil éclair de Juju qui me confirme que le film a été rendu dans les temps (nous somme même les 3ème à rendre leur copie sur les 71 équipes inscrites). Voilà qui est rassurant. Le temps de faire la page du site, une affiche moche et d’envoyer les fichiers, le film est en ligne vers 22h30. Ouf. Il ne me reste plus qu’à retrouver mon cher lit.

Au final, ce week-end fut très sympathique, enrichissant mais crevant. Barth fut la grande révélation de ce court métrage en nous prouvant qu’il pouvait jouer un rôle sérieux sans avoir l’air d’un gros pécor ^^ (de plus, il porte super bien le pull de pompier). Le mélange pros, semi-pros, amateurs et guignols s’est bien passé et on s’est rendu compte que, finalement, nos méthodes de travail sont plutôt proches (en tout cas dans ce contexte précis). Merci à tous les participants qui on su apporter leurs talents au projet. Mention spéciale à Christophe le chef op qui m’a donné plein d’idées peu coûteuses pour bien éclairer les lieux de tournage. Merci aussi au compositeur et à l’ingénieur du son qui ont participé à ce film à plusieurs centaines de km de distance tout en respectant les contraintes temporelles : Chapeau. Bref, je viens de faire ce que je voulais éviter sur ce blog : raconter ma vie à moi…. Et bien tant pis, on va dire que c’est pour servir l’œuvre et non l’homme ;-).

Quelques photos de tournage pour illustrer ces quelques paroles.

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Le film

On commence avec l’affiche du film, très kitsch et moche mais quand on a pas les bonnes photos de tournage et qu’on est crevé, c’est dur de faire mieux. On va peut-être la refaire par la suite 🙂
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Quelques images du film.

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Le film en streaming sur youtube :

Les liens directs des fichiers vidéo :

Version basse qualité (320×256 en DivX : 45 Mo)
Version haute qualité (720×576 en DivX : 150 Mo)

Et enfin le lien officiel du « 48 hour film project » de Paris :http://www.48hourfilm.com/paris

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Commentaires: 1 commentaire

Une réaction sur “48 heures chrono”

  1. […] dans le domaine de la vidéo avec Chimère Productions (j’avais monté « les Pompiers Meurent Toujours Deux Fois » pour le 48h film project ainsi que « 9 mm » pour le Short Movie […]

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