Street Fighter Alpha 2 / Zero 2 (Arcade)
« Streeeeeeeet Fighter Alpha… …TWO ! » Si ceci vous dit quelque chose, c’est que vous avez déjà lancé ce jeu d’exception. Pour les autres, cours de rattrapage !
L’année de tous les défis
Nous sommes en 1996 et Capcom, face à une concurrence de plus en plus rude, décide de défendre sa place de leader en attaquant sur différents tableaux. C’est ainsi que, la même année, l’éditeur prolifique lancera pas moins de 3 jeux de combats, tous inscrits dans l’univers de notre saga préférée : Street Fighter EX (le premier épisode en 3D, développé par Arika), X-Men VS Street Fighter et Street Fighter Alpha 2. C’est sur ce dernier, sorti 9 mois après Alpha/Zero, que nous allons nous attarder.
Intro de la mort qui tue, musique pêchue, nouvelle voix off déchaînée, un Select Screen bien rempli qui pète de couleurs… Wow ! Dès les premières secondes, et sans même avoir commencé un match, on ne retrouve presque plus rien du précédent Street Fighter Alpha ! Capcom aurait-il compris que les joueurs préféraient de vraies suites plutôt que de légères évolution ? Le fait est que tout semble avoir changé dans le bon sens, ce qui nous fait arborer le jeu avec confiance.
Nouvelles recrues
Essuyons cette larme de joie et retournons donc à notre écran de sélection des personnages. Tous les protagonistes de SFA sont là, y compris les persos cachés (Dan, Dictator, Gouki) qui sont ici directement sélectionnables. Du côté des petits nouveaux de la série, mais anciens de Capcom, on retrouve avec grand plaisir Dhalsim et Zangief de SF2, Rolento de Final Fight ainsi que Gen de SF1. La nouveauté pure et dure est incarnée par Sakura, une jeune et charmante écolière, fan de Ryu qui essaye, par imitation, de reproduire son style de combat. Le jeu a également sa part de persos cachés devenue habituelle avec Dhalsim et Zangief versions SSF2, Evil Ryu (seulement en occident) et Shin Akuma. Ce dernier n’est pas jouable mais fait office de super boss, si vous parvenez jusqu’au boss habituel sans perdre de round et en ayant fait au moins 3 Perfect. A noter qu’il est également possible, en maintenant START, de jouer Chun-Li dans son costume version SF2, un petit détail qui en ravira beaucoup ! Au final, on se retrouve avec un roster plus qu’honorable de 18 personnages de base, dont les combattants sont principalement issus de SF1, SF2 et Final Fight. On savait déjà que ce dernier avait eu énormément d’influence sur le développement de Street Fighter 2, on a l’impression que la série lui rend aujourd’hui la pareille. Pour en conclure sur les combattants, il est amusant de noter que Dan a fait l’objet d’un lifting complet qui lui donne désormais une tête d’ahuri plus en accord avec l’aspect comique du personnage.
Alphabuleux
Visuellement, il suffit de quelques matchs pour se rendre compte que la série a fait un bond de géant depuis Alpha 1 ! Les sprites utilisés étaient déjà impeccables et restent donc les mêmes (ou dans un style identique pour les nouveaux venus). En revanche, les décors n’ont absolument plus rien à voir, ceux des combattants existants ont été complètement revus et il en existe désormais un pour chaque personnage ainsi que quelques arrière-plans cachés ! Ces stages ne sont pas seulement prolifiques, ils sont extrêmement réussis, remplis de détails, foisonnant souvent d’animations et arborant des couleurs chatoyantes parfaitement choisies. De la femme de Dhalsim réagissant aux coups donnés à son mari, au Gamin s’énervant sur sa console dans le stage de Sakura, en passant par les allées et venues agitées des utilisateurs des chiottes de Birdie, chaque décor (ou presque) vous garanti son lot de détails bien trouvés et d’animations amusantes. Mention spéciale au décor de Ken, se déroulant lors de sa fête d’anniversaire et regroupant un nombre hallucinant de personnages issus d’autres jeux de Capcom, énorme clin-d’oeil à l’univers de l’éditeur. Les impacts, effets spéciaux et interface ne sont pas en reste avec un nouveau design très convaincant et bien plus moderne que ce qui nous était proposé dans Alpha 1. Une énorme claque qui place directement ce jeu dans le top 3 des plus beaux jeux de combat 2D de son époque, rien que ça !
Côté sonore, c’est également un sans-faute avec une continuité du très bon boulot qui avait déjà été fait dans le précédent épisode, mais avec une voix off plus dynamique et de nouvelles compositions bien inspirées et de qualité, à l’image des thèmes de Sakura ou de Charlie qui risquent de vous rester longtemps en tête.
Subtil mais habile
On en arrive au point fort de la saga, à savoir le gameplay. Sans grande surprise, ce dernier reprend celui de son aîné en y apportant quelques subtiles évolutions ainsi qu’une nouveauté de taille. L’Alpha Counter est désormais décliné en 2 versions pour chaque personnage : un s’effectuant avec le bouton de pied, l’autre avec le poing. Les effets de ces derniers seront différent selon chaque personnage mais on retrouvera à chaque fois une contre-attaque haute et une autre basse. A vous de choisir quel Counter déclencher selon l’attaque subie… Si vous en avez le reflexe car le jeu semble plus rapide et dynamique qu’Alpha 1, ce qui n’est pas pour nous déplaire. L’autre nouveauté se nomme « Custom Combo » et se déclenche en appuyant simultanément sur 2 poings + 1 pied ou 3 pieds + 1 poing. La barre de super combo (Level 1 minimum) se transforme alors en jauge de temps pendant lequel vous pourrez enchaîner n’importe quel coup ou super coup sans vous soucier d’avancer, votre personnage le faisant automatiquement. Bien entendu, plus votre barre de Super Combo sera remplie, plus votre Custom Combo pourra être long. Voila l’occasion rêvée d’enchaîner tout et n’importe quoi au gré de votre imagination ou de votre technique (voire du hasard), ce qui ajoute encore un paramètre supplémentaire à prendre en compte dans l’aspect stratégique de vos matchs. Petit ajout anecdotique, certains personnages peuvent désormais réaliser des feintes. Ainsi, Ryu peut faire le mouvement du hadoken sans lancer de boule, ce qui incite éventuellement l’adversaire à sauter. Amusant et potentiellement stratégique même si rarement utilisé dans les faits. Sans en révolutionner la jouabilité, il faut admettre que Capcom est très doué pour parfaire et renouveler, à coup de petites touches pertinentes, son oeuvre déjà pourtant très efficace.
Question solo, on est dans le modèle du premier Alpha : une liste d’ennemis et un boss propres à chaque combattant et un niveau de difficulté facile. Petite nouveauté néanmoins : selon vos performances, vous pourrez être défié par un demi-boss, incarné par un personnage lié au vôtre dans sa storyline. On retrouve aussi pas mal de liens avec l’animé Street Fighter II, en particulier au niveau des endings.
Zero 2 Alpha
5 mois après la sortie d’Alpha 2, une mise à jour débarque en arcade sous le nom de « Street Fighter Zero 2 Alpha », uniquement en Asie. Les ajouts de cette évolution sont trop peu nombreux pour mériter un test complet, mais attardons-nous tout de même quelques minutes sur cet épisode peu connu et au titre assez perturbant…
SFZ2A Affiche un léger lifting graphique, uniquement dans l’interface et les palettes de couleur des personnages. Les teintes oranges et violettes sont à l’honneur et force est de constater que le résultat est assez agréable. Pour le reste du visuel et des sons, c’est du copié/collé d’Alpha 2. En réalité, les nouveautés se trouvent surtout au niveau des secrets et des persos cachés. En effet, alors que dans Alpha 2, vous pouviez déjà jouer Dhalsim et Zangief en version SSF2 (appelée ici version « EX », rien à voir avec la série en 3D), dans Zero 2 Alpha, cette option est disponible également pour Chun-Li, Ken, Ryu, Sagat et Dictator. Côté modes de jeux cachés, on peut désormais affronter Shin Gouki via un cheat mais surtout, on retrouve le sympathique Dramatic Battle où l’on peut jouer avec 2 joueurs humains contre 1 joueur dirigé par le CPU. Alors que SFA imposait de jouer Ryu et Ken contre Dictator dans ce mode, SFZ2A permet de jouer avec les personnages de son choix et d’arpenter le mode solo en coopérative. Attention tout de même, le CPU est diaboliquement fort dans ce mode et ça ne sera pas du luxe d’avoir la barre de Super Combo infinie ! En parlant de cette barre, sachez également que les Custom Combo en consomment désormais moins et qu’ils se déclenchent plus facilement, en appuyant tout simplement sur grand poing et grand pied simultanément. Côté des Alpha Counters, ceux-ci consomment désormais d’avantage de barre de Super afin d’en éviter les abus. Enfin, petit détail original : il est possible de choisir son arrière-plan en versus, ce qui est extrêmement rare en arcade !
Une évolution timide donc, qui a le mérite d’exister mais ne révolutionne en rien l’excellent matériau de base. Reste le Dramatic Battle qui offre toujours d’excellentes sensations et que je vous invite à tester en ligne avec un ami via un émulateur, à défaut d’avoir la borne à la maison. Au passage, un grand merci à Psychogore pour ses précieuses infos complémentaires concernant cet épisode.
L’Alpha dont on rêvait
Qu’il semble loin le temps où Capcom se contentait de faire un peu de color swap et de débloquer les boss pour créer un nouvel épisode… Même si Alpha 2 reprend les solides bases posées par son prédécesseur, il fait table rase des défauts du passé grâce à une refonte graphique de grande envergure et particulièrement réussie. Mieux, il se paye le luxe d’ajouter 4 vrais personnages supplémentaires et des nouveautés dans le gameplay dont une, le Custom Combo, s’avère réellement innovante. Cet Alpha 2 est tellement maîtrisé de bout en bout qu’on ne peut qu’être admiratif devant le travail effectué par Capcom ! Le premier Alpha devient alors immédiatement oubliable, ce qui conforte l’hypothèse selon laquelle il serait sorti trop tôt. Capcom reniera d’ailleurs partiellement Alpha 1 en annulant toute sa storyline ! Alpha 2 devient donc le seul épisode à prendre en compte scénaristiquement après SF1… en attendant un hypothétique Street Fighter Alpha 3… ou autre chose.
Ce superbe jeu sera adapté sur les consoles phares du moment, à savoir la Saturn et la Playstation avec d’excellentes conversions, très fidèles, mais souffrant du mal propre au support CD : les temps de chargement. A noter également qu’une improbable version Super Nintendo vit le jour, absolument remarquable à tous points de vue, compte tenu du support, mais entachée aussi par des mini-chargements et des temps morts un peu frustrants. On salue néanmoins la performance !
La note du gros JYP :
Excellent !
SFA2 balaye tous les défauts du précédent opus grâce à un aspect technique proche de la perfection associé à un gameplay toujours aussi efficace.
Ma vidéo de Gameplay sur 1 credit :
tu oublies l’essentiel pour Zero 2 alpha :
-les alpha-counter font moins mal et utilisent plus de barre : fini les abus
-Guy et sakura ont de nouveaux coups (de memoire, il y en a peut-etre d’autres)
-La manip du custom combo a changé (HP+HK)
-c’est le seul street arcade 2D à ma connaissance qui propose un stage select en VS !
-on peut affronter Shin Gouki en faisant une manip…
Et pour street alpha 2 / zero 2 : Evil Ryu n’existe que sur la version occidentale.
Wow, tu es une vraie encyclopédie ! 🙂 Je viens de corriger l’article. Merci à toi 🙂